Le château Forbin

Le territoire ancien avec sa seigneurie appartenait à Jean BEAUVAU, Sénéchal d'Anjou, frère et héritier de Louis de BEAUVAU, Gand Sénéchal de Provence. Il est acheté le 16 septembre 1466 par Palamède DE FORBIN, second Président de la cour des Maîtres Nationaux.

Le château reçoit la visite de grandes personnalités de l'époque, tel que Charles IX et Catherine DE MEDICIS le 20 octobre 1564, Louis XIV le 06 février 1660 ou encore Georges CLEMENCEAU, Sénateur du Var et Président du Conseil le 03 janvier 1920.

Cet imposant édifice cantonné de quatre grosses tours rondes surprend, tant par ses murs revêtus de briques que par ses toitures d'ardoise. Il fut édifié par la famille DE FORBIN vers le début du XVIème siècle mais son état actuel reflète les importants travaux qui furent effectués au milieu du XIXème siècle pour le relever de l'état de ruine dans lequel certains témoins disent l'avoir vu. Il se situait au centre d'un immense domaine dont le parc et sa pièce d'eau ne permettent pas de se faire aujourd'hui une idée satisfaisante.

Le 24 septembre 1792, des volontaires marseillais, de passage à Solliès-Pont, et des habitants de la localité, incendièrent et pillèrent le château. Parmi les suspects qui montèrent sur l'échafaud : Jean-Baptiste Ollivier, du lieu-dit Aiguilles, procureur Gaspard, Anne, François, Palamède de Forbin, seigneur de Solliès, qui habitait à Solliès une maison appartenant au seigneur, fut l'objet de dénonciation. Arrêté peu après, il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Marseille le 11 novembre 1793.

Le marquis de Forbin fait donation le 9 prairial an XII, du château à sa fille Adélaïde, Louise, Joséphine de Forbin, femme de Joseph, Sextius, marquis de l'Estang-Parade, lieutenant colonel de cavalerie, maire de Solliès-Pont de 1812 à 1815.

Le marquis de l'Estang-Parade vend le château en 1821 à Jean, Hector, Alexandre d'Argiot, vicomte de La Ferrière, capitaine de vaisseaux. Le vicomte et son épouse cèdent le 12 mai 1824 une parcelle de terre au bout de la promenade des Lices à Joseph Toulouzan et à Joseph Terrin pour y construire la chapelle de la confrérie des pénitents blancs. Après son décès à 54 ans le 23 décembre 1838 le château et le domaine de 14,4834 ha sont vendus et mis à prix le 2 août 1845 à 100 000 F. Seul le 2ème étage du château est habité par M. Henri FLESHHUT, chirurgien principal de la Marine en retraite et son épouse, qui louent deux chambres, deux cabinets, un salon, une pièce où se trouve la chapelle et une cuisine pour un loyer de 200 F. par an. M.Fleschhut, né dans le Bas-Rhin, est décédé le 7 avril 1852 à 67 ans.

En 1850, le château à une superficie de 470 m² et comprend 57 portes et fenêtres. Le propriétaire est alors le marquis Adolphe de Saporta.

A partir de 1880 des grands travaux furent entrepris. Grâce au chemin de fer, la briqueterie Roux frères (1869-1889) de Saint-Henri à Marseille a pu livrer toutes les briques nécessaire au placage de la façade (140 kg au m²). Ce placage est bâti à 25 cm de l'ancien mur crépi et solidarisé avec lui grâce à des monogrammes S en fer forgé. Le linteau du portail d'entrée en fer forgé de la cour intérieur est décoré d'une sculpture en pierre du blason des Saporta et de leur devise : Forti Custadia

En 1913 le château et les terres sont achetés par M.Lucien Fontaine et ses enfants M. et Mme Charles Marant pour remettre en état de production le domaine agricole. Ils transforment les dépendances du château en Mars 1956 et le transforme en clinique neuro-psychiatrique pour enfants de 6 à 13 ans.

La société EDF-GDF achète les dépendances en Avril 1957 pour en faire le dépôt et le bureau du district. La commune de Solliès-Pont achète les dépendances en Février 1993 pour installer l'école de musique, le centre médico-social, le centre médico-scolaire et le bureau municipal de l'emploi. Elle acquiert le château et son parc en Avril 1998.

Mobilier intérieur ou les vestiges d'une gloire passée :

  • Une cheminée monumentale en pierre dans le salon,
  • Quelques jolies cheminées de salon en marbre,
  • Deux cheminées à circulation d'air chaud de la marque : Ancienne Maison G.Laury, Paris dont une en faïence vernissée,
  • Un parquet en orme à damier dans le bureau d'honneur,
  • Une porte d'entrée à deux vantaux en noyer, à restaurer.